Offenbach Notes et Contrenotes

Geneviève de Brabant 1875

On a pas fini d'en découvrir dans cette version féerie de Geneviève de Brabant, beaucoup plus remaniée et complétée que ne le laisse croire le "supplément" publié par Heugel. Lorsque par exemple les couplets du pâté deviennent un duo entre Drogan et Biscotte...

Geneviève de Brabant 1875

Retrouvé dans le manuscrit autographe de la version de 1875 de Geneviève de Brabant, un numéro inédit époustouflant où tous les grands personnages historiques de l'opéra (Desdémone, Marguerite et Faust, Juliette, Arnol, La Joconde, Georges Brown, Raoul, La Favorite...) , mais aussi des grands ouvrages d'Offenbach (Barbe-Bleue, Pâris, Daphnis et Chloé, Amoroso, Valentin et les clercs de Fortunio, la Grande-Duchesse, La Périchole, Madame l'Archiduc...) viennent chanter quelques phrases célèbres.

Moucheron

Contrairement à ce qui s'est dit et écrit, Léo Delibes n'a pas entièrement orchestré Moucheron. La preuve : j'ai retrouvé aujourd'hui le n° 1 de cette opérette posthume "Autrefois j'étais plus ingambe" entièrement orchestré par Offenbach... Pourtant Delibes a préféré réorchestrer lui-même les numéros déjà orchestrés par Offenbach... Certainement par souci de commodité. 

Offenbach au Brésil

Découvertes passionnantes sur l'énorme popularité d'Offenbach au Brésil de son vivant. Plus d'une cinquantaine d'oeuvres jouées à Rio en français ou en portugais, entre 1856 et 1880... À approfondir.

Fantasio et Le Roi Carotte

Amusant qu'Offenbach ait retiré à Fantasio sa Romance "Pleure" quelques jours avant la création, pour l'offrir finalement à Rosée du soir comme Romance du Trèfle dans Le Roi Carotte, créée juste après...

Versions de Vienne

Versions de Vienne : contes et légendes, vérités et contre-vérités. Un sujet passionnant sur lequel je me penche depuis quelques années. Voici donc (publiés sous forme de commentaires dans mon groupe "Offenbach : notes et contre-notes") une série de brefs billets concernant ce domaine, afin de répondre aux nombreuses questions qu'on me pose régulièrement à ce sujet. N'hésitez pas à m'en poser d'autres, auxquelles je répondrai avec plaisir dans la mesure du possible, car je n'ai pas fini d'explorer le sujet.

Fantasio et Le Roi Carotte

Le hasard du calendrier fait que je travaille parallèlement sur deux oeuvres, Fantasio et Le Roi Carotte, composées à la même période (juste avant avant la guerre de 1870) et créées à quelques jours près au même moment (1872). Pourtant, quel langage musical différent ! Que ce soit au niveau de l'harmonie et de l'orchestration. Et comme Offenbach sait s'adapter à son sujet et à son public (celui de l'Opéra-Comique n'ayant certainement pas les mêmes attentes que celui du Théâtre de la Gaité)...

Barbier et Offenbach

Etranges relations entre collaborateurs, tout de même... Jules Barbier (le librettiste des Contes d'Hoffmann) écrit dans une lettre du 12 décembre 1875 à l'éditeur Heugel : "Le procès d'Offenbach est absurde. J'espère qu'il le perdra. Comment ne comprend-il pas qu'au lieu de faire un procès à Vizentini [son ancien assistant et chef d'orchestre lui ayant succédé à la direction du Théâtre de la Gaité], il devrait lui donner Les Contes d'Hoffmann" ?

Tromb-Al-Ca-Zar

Je continue à noter les citations parodiques d'Offenbach lorsqu'elles me passent par la tête ou à l'écoute d'une oeuvre parodiée.
Dans Tromb-al-ca-zar, Offenbach reprend une phrase du récitatif de l'air "Vallons de l'Helvétie" : "Arrêtons-nous ici" ! De même il demande à Pistache de fredonner les premières notes de cet air célèbre alors que celui-ci contemple le décolleté de Bagatelle endormie (dans l'ouvrage éponyme).
Et dans ce même Tromb-al-ca-zar, autre citation du Chalet de Adam : "Du vin du Rhin, du rhum, du rac, ça fait plaisir à l'estomac"...
Petite citation du Chalet dans Geneviève de Brabant, une phrase de Drogan "Faut-il partir si brusquement"

Le Trésor à Mathurin

Le Trésor à Mathurin est finalement aussi éloigné musicalement du Mariage aux lanternes que ne l'est Boule de neige de Barkouf. Idem pour L'Alcove et Marielle...

Correspondance

Passionnant déchiffrage de la correspondance du Maître. Ici, de belles et poignantes considérations sur Mendelssohn, là ça chauffe avec Pittaud de Forges qui revendique la paternité d'un projet dont Offenbach se dit le seul protagoniste... Une multitude d'informations historiques et artistiques, ainsi qu'un rapprochement de plus en plus ténu avec l'intimité et l'esprit de ce génie. Quant à la correspondance avec son épouse, je n'ai pas encore eu le courage de mettre le nez dans ces trésors...

Le baron de Wolzogen

Je lis une lettre d'Offenbach au Baron de Wolzogen, librettiste-traducteur des Fées du Rhin (Die Rheinnixen). Quel flagorneur, ce cher Offenbach ! Et pourtant ce n'est pas dans ses habitudes, surtout avec ses librettistes.
Je pense qu'il devait avoir vraiment besoin de l'appui de l'homme de lettres de Breslau pour être programmé (à la place de Wagner) au Hofoper de Vienne. Voyez plutôt "Pas besoin de bière pour réussir (car ils sont réussis) les nouveaux couplets de Conrad à l'acte III. Je me suis tout simplement inspiré de vos charmantes paroles". Et plus loin "Adieu cher et excellent collaborateur"... Il me parait impossible qu'Offenbach ait été dupe quant à la qualité douteuse des vers de Wolzogen...

Lischen et Fritzchen

Dans un air de Lischen et Fritzchen (1864) "Me chasser", Offenbach reprend une phrase mélodique de son Ouverture à grand orchestre (1844). Amusant, vue la différence de style (aux antipodes) de ces deux oeuvres...

La Bonne d'enfant

En réécoutant La Dame Blanche de Boieldieu, je remarque une citation parodique d'Offenbach à laquelle je n'avais pas prêté attention. C'est dans La Bonne d'enfant. Un passage comico-périlleux chanté par le baryton Mittouflard : "Cette main, cette main si jo-li-i-i-e"... Je note donc au fur et à mesure que je tombe dessus ces fameuses citations parodiques...

Manuscrits autographes

23 novembre 2014. Journée offenbachienne à marquer d'une pierre blanche puisque j'ai eu la chance et le bonheur de retrouver dans un grenier plusieurs manuscrits autographes considérés comme perdus jusqu'alors. En tout cas, personne n'en connaissait la situation. Même pas les heureux propriétaires... Il s'agit de manuscrits complets, reliés, entièrement orchestrés par le compositeur, ayant d'ailleurs été utilisés pour diriger les premières représentations.
Dans l'ordre de découverte : Les Bergers, Les Refrains des Bouffes, Le Rêve d'une nuit d'été, Jacqueline, et... La Princesse de Trébizonde. Dans le même lot se trouvait aussi trois grand cahiers où Offenbach a noté à la volée de nombreuses esquisses entre 1875 et 1880. Du Voyage dans la lune à Belle Lurette (et bien entendu Les Contes d'Hoffmann). Un des carnets a d'ailleurs voyagé aux Etats-Unis puisqu'on y trouve avec émotion les thèmes de l'Offenbach walz et toute la musique de La Boite au lait (composée aux USA). En parlant des Contes d'Hoffmann, j'ai aussi fait de bien belle découvertes relatives à cette oeuvre (dans la cave cette fois-ci...), dont une première version du livret qui m'a fait froid dans le dos... Tout cela est à analyser et à publier coûte que coûte. Une sacrée journée...

Vert Vert

Dans une bibliothèque américaine, j'ai trouvé dans un gros volume relié intitulé Vert Vert, nombreuses coupures et esquisses de cet opéra. Mais quid du manuscrit autographe complet ? A ce jour et à ma connaissance, il n'est pas localisé... comme tant d'autres. J'ai trouvé aussi dans ce gros volume plusieurs extraits de Barkouf, et aussi une version inédite du duo entre Fritz et Wanda, de La Grande-Duchesse de Gérolstein...

La Princesse de Trébizonde

En commençant à travailler sur les numéros de La Princesse de Trébizonde abandonnés par Offenbach à la suite des premières représentations de Baden Baden, je découvre que le quintette de l'acte II de Fantasio ainsi que des fragments du finale de ce même acte ont été largement puisés dans ces numéros inédits... Il eut été dommage pour Offenbach de laisser perdre de la si bonne musique, et ce procédé est bien légitime. Ce qui est particulièrement amusant, c'est l'emploi de la même musique dans des contextes aussi différents. Vous découvrirez aussi tout cela bientôt. Du moins je l'espère.

Orphée 74

A la lumière de mes récentes découvertes, quelques doutes me viennent quant à la paternité exacte de l'ouverture et des ballets de la version de 1874 d'Orphée aux enfers. Jacques Offenbach ou Albert Vizentini ? La question reste légitime tant que nous n'aurons pas retrouvé le manuscrit autographe de cette opéra féerie. Ce qui est certain, c'est que le jeune Albert Vizentini était un excellent musicien qui avait toute la confiance et l'admiration d'Offenbach.

Guillaume Tell et la parodie offenbachienne

On fait souvent référence à une célèbre parodie d'Offenbach dans La Belle Hélène, reprenant le trio patriotique du Guillaume Tell de Rossini. "Quant l'Helvétie est un champ de supplice" devenant "Lorsque la Grèce est un champ de carnage". Mais on oublie que d'autres passages de ce trio font l'objet de citations offenbachiennes. Toujours dans La Belle Helene : "À peine il respire. J'expire". Et dans Croquefer ou le dernier des paladins : "Le remords le déchire".

Les Huguenots et la parodie offenbachienne

Les Huguenots. Et puis bien sûr il y a le fameux et magnifique "Tu l'as dit. Oui, tu m'aimes" repris par Offenbach dans "Croquefer ou le dernier des paladins", et fondu en contrepoint avec une cabalette de La Favorite.

Les Huguenots et la parodie offenbachienne

Encore une citation textuelle des Huguenots dans La Grande Duchesse : "Pour cette cause sainte". Passage d'ailleurs rapidement coupé par Offenbach, comme en témoigne le manuscrit autographe, et même avant la création où la partition connut bien des chamboulements. Cette parodie a repris vie dans l'enregistrement que nous avons réalisé avec Marc Minkowski il y a quelques années chez Virgin.

Les Huguenots et la parodie offenbachienne

Je continue ma petite analyse des Huguenots par la lorgnette de la parodie offenbachienne. Il y a bien entendu l'ensemble du 3ème acte "En mon bon droit j'ai confiance" qui devient dans Le Carnaval des revues : "En Meyerbeer j'ai confiance"...

Les Huguenots et la parodie offenbachienne

Décidément, ces Huguenots ont bien inspiré Offenbach. Parodie de l'ensemble "L'aventure est singulière" dans Les Bavards (quatuor "il a la bouche pleine")

Les Huguenots et la parodie offenbachienne

Toujours des Huguenots, on retrouve une petite parodie de l'air "Pif paf pouf" dans l'air du Grand Mogol de Barkouf, avec une citation textuelle paroles et musique. "Non, non, non, jamais"...

Les Huguenots et la parodie offenbachienne

En écoutant l'Ouverture des Huguenots de Meyerbeer, je remarque qu'on y entend très clairement le thème du "Hosanna" du 5ème acte, parodié dans Ba-Ta-Clan.
Thème en forme de choral qui est déjà exposé au premier acte dans l'air à la tessiture infernale "Seigneur, rempart et seul soutien." et qui revient tout au long l'ouvrage.